Source: Mad Movies (N°14, décembre 1976, par JP Putters).
"En mai 1969 paraissait le premier numéro de CYCLOPE, dont l'excellent sous-titre "Un seul oeil peut-être, mais ouvert", laissait présager d'une ouverture d'esprit et d'une réflexion sur le genre fantastique. Les trois premiers numéros se contentaient de reproduire des résumés de scénarios, et rendaient compte des activités d'un foyer de jeunes. Ce qui n'était pas d'un intérêt brûlant pour l'amateur. Toutefois, avec l'arrivée d'un nouveau rédacteur, Jean-Claude Urphéant, les n°s 4 et 5 offrirent enfin des critiques, ainsi que des études sur le ciné-fantastique. Les compte-rendus du club se firent plus succinct au bénéfice d'un dossier "Frankenstein" qui se proposait dans chaque numéro, de passer en revue deux classiques et deux films récents. Malheureusement, au bout de 5 n°s en 10 mois d'existence, CYCLOPE cessa de paraître. Une réédition fut un moment envisagée, mais ne se fit jamais.
A la recherche d'un MIDI-MINUIT-FANTASTIQUE perdu, et dans la foulée de L'ECRAN FANTASTIQUE, la parution du MASQUE DE LA MEDUSE (décembre 1970) constitua une manière d'évènement. Le fanzine d'Alain Petit se présentait comme le cri d'un collectionneur-fan, désireux de faire quelque chose, de réunir des gens, comme une carte de visite lancée à des centaines de fans.
On notait dans LE MASQUE DE LA MEDUSE, un souci d'aller au delà des rubriques inhérentes à ce genre de parutions, ainsi un nécessaire "Fantastique et télévision", une évocation des grandes heures du grand-guignol, etc. Les films critiqués l'étaient à travers le prisme d'une enfance échappée; clins d'oeil nostalgiques au temps passé, prise en compte de l'actualité, LE MASQUE DE LA MEDUSE s'assumait véritablement en tant que revue marginale et, dans le n°3, livrait un considérable travail de recherche et de réflexion fort contesté: Jesus Franco.
Il faut avoir vu Alain Petit vous montrer les plus belles pièces de sa collection, s'extasier sur les couleurs passées de certaines anciennes éditions de comics, vous faire sentir l'odeur de cave humide de quelques revues disparues (le "Bigfoot" du collectionneur), pour comprendre dans quel état d'esprit se faisait LE MASQUE...
La quasi-impossibilité, pour un fanzine, de se créer une structure de distribution efficace, fit que le n°3 fut le dernier.
Si son éditeur écrit encore abondamment dans d'autres zines ou revues, c'est toujours avec la passion des tout débuts et cette faculté de l'éternelle "découverte" qui forcera toujours l'intérêt du lecteur. C'est assez rare pour être apprécié.
Tonton.. Euh! (qu'allais-je dévoiler là?) François Joyeux fut l'instigateur et le principal rédacteur d'un seul - à notre connaissance - fanzine gratuit. SKULL ISLAND, entièrement photocopié, publiait de courtes notules sur les films sortis dans le trimestre, ainsi que des critiques sur des films plus anciens. Ce fut un des premiers fanzines qui s'intéressa au western italien, tout en prenant en compte les autres aspects du fantastique bien souvent négligés: le merveilleux, l'érotisme, la comédie musicale, etc. Dans les derniers numéros, la venue d'Alain Gradt, J.C. Morlot, Michel Heurtault, Alain Petit, forcèrent un peu la texture statique du zine, jusqu'au n°7, chef d’œuvre dans le genre où l'humour vous prenait quasiment à la gorge. Des ennuis de photocopieuse (jusque là involontairement prêtée par une grande banque parisienne. Comment ça laquelle?) vinrent interrompre les activités de ce tenace fanzine dont quelques numéros tirèrent à plus de 500 exemplaires. Le photocopieur décéda 15 jours après la fin de SKULL ISLAND (véridique), faut-il y voir un rapport de cause à effet? François Joyeux a jusqu'ici refusé de nous en dire plus..."
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