Quand on voit l'un, l'autre n'est jamais très loin. Ils font partie de la jeune relève du fanzinat, arrivés sur la pointe des pieds depuis seulement quelques années mais qui se sont vite imposés et intégrés dans le "milieu".
Valentin Sannier (alias Val le blond), fondateur et rédacteur en chef des fanzines Torture Oculaire et La Fraîcheur des Cafards, collaborateur au site Monsters Squad et à Cathodic Overdose, le fanzine de son pote, Matthieu Nédey (alias Mighty Matt), qui lui rend bien puisque participant aux fanzines précités, mais également à Monsters Squad (pour lequel il a par ailleurs réalisé le design), ou encore au fanzine Everyday is Like Sunday, il chronique aussi régulièrement des films sur une page Facebook du nom de Les films du placard. Avec ce passé déjà riche et une actualité assez chargée pour avoir des choses à raconter, c''était l'occasion de rencontrer nos deux compères pour qu'ils nous en disent plus...
Valentin Sannier (alias Val le blond), fondateur et rédacteur en chef des fanzines Torture Oculaire et La Fraîcheur des Cafards, collaborateur au site Monsters Squad et à Cathodic Overdose, le fanzine de son pote, Matthieu Nédey (alias Mighty Matt), qui lui rend bien puisque participant aux fanzines précités, mais également à Monsters Squad (pour lequel il a par ailleurs réalisé le design), ou encore au fanzine Everyday is Like Sunday, il chronique aussi régulièrement des films sur une page Facebook du nom de Les films du placard. Avec ce passé déjà riche et une actualité assez chargée pour avoir des choses à raconter, c''était l'occasion de rencontrer nos deux compères pour qu'ils nous en disent plus...
A propos de Torture
Oculaire
-Valentin
Sannier : J’ai toujours été
obsédé par l’idée de faire un magazine depuis que je suis tout petit, gamin je
faisais déjà un truc qui s’appelait « Ici pourri, le journal des petits pourris
», avec des fausses pubs etc.
Ensuite j’ai découvert les fanzines grâce à Maniacs, je trouvais ça super cool, c’était exactement ce que je voulais faire. Il y a eu aussi Everyday is Like Sunday de Sam Guillerand qui m’a mis le pied à l’étrier.
C'est vraiment celui-là qui m'a donné l'impulsion de faire mon propre zine. J'ai donc commencé avec Torture Oculaire, fin 2008, c'était un fanzine étudiant, fait sur nos heures libres, pour tuer l’ennui pendant nos études en BTS communication visuelle. A la base on était 3 potes et le fanzine était surtout centré sur la BD, mais j'y intégrais quand même des pages musique et cinéma, pour varier un peu et parce que c'était mon truc.
Au départ mensuel pendant plus d’un an, Torture Oculaire est devenu ensuite bimestriel, avec de plus belles couvertures (dos carré/collé, couleur). Au fur et à mesure, on a invité quelques copains à participer, dont Matthieu. Le fanzine était fait à l’arrache mais pour les derniers on y avait mis plus d’énergie, d'ambition. Il fonctionnait plutôt bien.
Ensuite j’ai découvert les fanzines grâce à Maniacs, je trouvais ça super cool, c’était exactement ce que je voulais faire. Il y a eu aussi Everyday is Like Sunday de Sam Guillerand qui m’a mis le pied à l’étrier.
C'est vraiment celui-là qui m'a donné l'impulsion de faire mon propre zine. J'ai donc commencé avec Torture Oculaire, fin 2008, c'était un fanzine étudiant, fait sur nos heures libres, pour tuer l’ennui pendant nos études en BTS communication visuelle. A la base on était 3 potes et le fanzine était surtout centré sur la BD, mais j'y intégrais quand même des pages musique et cinéma, pour varier un peu et parce que c'était mon truc.
Au départ mensuel pendant plus d’un an, Torture Oculaire est devenu ensuite bimestriel, avec de plus belles couvertures (dos carré/collé, couleur). Au fur et à mesure, on a invité quelques copains à participer, dont Matthieu. Le fanzine était fait à l’arrache mais pour les derniers on y avait mis plus d’énergie, d'ambition. Il fonctionnait plutôt bien.
-Matthieu
Nédey : Mais les profs ne nous aimaient pas trop, ils nous appelaient même de
manière un peu condescendante "les fanzineux". Perso ça m’amusait et
je pense qu’on provoquait un peu exprès aussi, on faisait des fausses pubs, des
photos-montages parfois limite. En fait, on faisait beaucoup d’humour noir, on
tapait sur les religions, etc. Je pense même qu’on était contents que ça nous
mette un peu « en marge ».
-VS :
Effectivement, ils n’aimaient pas qu’on passe du temps à travailler sur autre
chose que sur les cours alors que c’était l’application pure de ce qu’on
apprenait en classe.
-MN : Encore une fois, ils n’aimaient pas vraiment l’esprit et ne
saisissait pas notre univers. La sous-culture, c’était vraiment pas leur truc.
-VS : On était les vilains petits canards quoi...
-MN : Et
pourtant on avait notre petite réputation dans le bâtiment des arts appliqués
et Torture Oculaire se vendait principalement dans le
lycée.
-VS : C’était le fanzine du lycée en fait, mais à la fin on était quand même vendu
dans des boutiques de Besançon mais aussi Dijon et même Genève. Bref, on a
réussi à le vendre un peu partout, un peu sur le net aussi.
Ensuite on a
intégré plus de monde et c’est devenu compliqué.
Leur rencontre
-VS : On s’est rencontré grâce à nos études communes.
-MN : En fait, moi j’étais dans la promo du dessous, j’étais le petit jeune de
première année. Au début, j’achetais Tortue Oculaire et j’avoue que
j’étais un peu jaloux parce que j’avais envie d’y participer. Je voulais créer
quelque chose aussi, un truc complètement dans cet esprit-là, je voulais faire
des BD, causer de films et de musique mais il n’y avait personne dans ma
classe qui était…
-VS :
…cool !
-MN : Oui voilà, c’est ça, il n’y avait personne qui était assez cool pour
faire ce genre de projet. Les seuls qui avaient un peu le spirit
collaboraient déjà à Torture Oculaire. J’avais d’ailleurs
conseillé à Val d’y mettre telle ou telle chose que des camardes de promo
avaient faite ! Je recrutais quoi, mais pour ma part, j’ai mis un peu plus de
temps avant d’arriver dans l’équipe. J’ai commencé dans un numéro spécial fête
de la musique. J’étais content.
-VS : C'était le n°7.
-MN : J’ai fait des chroniques CD, principalement du hardcore il me semble,
mais j’avais aussi envie de faire des chroniques de films un peu
dégueulasses ! Avant d’écrire dans Torture Oculaire, j’avais seulement
fait des petites BD dans mon coin, des trucs comme ça que je ne diffusais pas. Mais jamais des fanzines parce que j’ai besoin d’avoir des gens autour de moi,
et à chaque fois j’étais seul. Pour Torture Oculaire,
j’étais tellement excité que j’ai fait un peu de forcing et Val a fini par
craquer et accepter que je participe davantage.
-VS : Et il a intégré l’équipe à partir de la « saison 2 » (le n° 13).
-MN : Au début je faisais des petites chroniques. Ensuite j’ai pris d’avantage
part à certaines étapes de la conception du zine, comme la mise en page par
exemple. Et, honneur ultime, j’ai même eu le droit de réaliser une couverture. Puis
je ne sais pas vraiment ce qu’il s’est passé, après les examens, le projet
s’est un peu liquéfié, plus personne n’envoyait de textes ou de planches et on
s’est un peu perdu de vue avec Val, avant que je le recontacte presque cinq ans
plus tard pour Cathodic
Overdose.
La
Fraîcheur des Cafards
-VS : L’ambition initiale avec La Fraîcheur des
Cafards, c’était vraiment de faire mon petit truc à moi. Puisque ça avait foiré avec Torture Oculaire, je voulais refaire un zine tout seul dans mon
coin, un peu comme un petit carnet de bord perso. Je voulais y intégrer les
nouvelles que j’écrivais à l'époque, parler des films que j’avais vu, des
disques que j’écoutais à ce moment, intégrer un peu de BD... Finalement,
le zine a pas mal évolué.
Même si j’en avais un peu marre de travailler avec d’autres personnes (car ça m’avait saoulé sur Torture Oculaire) j’ai rapidement demandé à des amis de venir bosser avec moi sur La Fraîcheur des Cafards. Car finalement j’aime bien cet esprit d’équipe. Je trouve ça important. Mes collaborateurs écrivent sur ce qu'ils veulent, ils ont carte blanche.
Même si j’en avais un peu marre de travailler avec d’autres personnes (car ça m’avait saoulé sur Torture Oculaire) j’ai rapidement demandé à des amis de venir bosser avec moi sur La Fraîcheur des Cafards. Car finalement j’aime bien cet esprit d’équipe. Je trouve ça important. Mes collaborateurs écrivent sur ce qu'ils veulent, ils ont carte blanche.
-MN : C’est ça qui est bien aussi quand tu montes ton zine : fédérer une
équipe. Parfois, quand tu invites des gens à écrire dans tes pages, ils sont un
peu genre stressés, ils demandent ce qu’ils peuvent faire ou pas… Je ne
comprends pas vraiment ça car je pense que pour Val, comme pour moi, il n’y a
pas vraiment de cahier des charges. Ce doit être le résidu de l’esprit Torture
Oculaire…
-VS : Tu fais ce que tu veux c’est ça qui est beau.
Pour la suite de La Fraîcheur des Cafards j’ai toujours quelques idées d’avance dans la tête, je sais où je veux aller et ce dont j’ai envie de parler. Mais c’est aussi en fonction des découvertes, je n’ai pas de gros plans, je ne me mets pas de pression.
Pour la suite de La Fraîcheur des Cafards j’ai toujours quelques idées d’avance dans la tête, je sais où je veux aller et ce dont j’ai envie de parler. Mais c’est aussi en fonction des découvertes, je n’ai pas de gros plans, je ne me mets pas de pression.
Cathodic
Overdose
-MN : Comme je le disais, avec Val on s’est perdu de vue pendant environ cinq
ou six ans. Il a pris la caisse de Torture Oculaire et on ne
l’a plus jamais revu !
-VS : Tu parles ! Vous m’avez laissé avec les dettes…
-MN : Plus sérieusement, à l’époque je bossais sur les fanzines de Sam, Everyday is like Sunday, je faisais la mise en page car j’avais déjà collaboré
avec lui sur des pochettes CD. J’ai rencontré Sam après avoir décoré le local
de mon groupe, dans lequel il répétait aussi avec Demon Vendetta, avec des
affiches de Roger Corman d’ailleurs. Bref, un moment j’ai eu envie de faire mon
propre zine mais n’ayant jamais été très bon dans l’exercice, je n’étais pas
trop chaud sur le fait d’écrire. Je n’ai donc pas poussé l’idée. Puis un ancien
pote m’a proposé de gérer la partie cinéma de son blog. Comme j’avais
l’impression de ne pas avoir le temps, j’ai pensé à Valentin et je lui ai
téléphoné pour lui demander si ça l’intéressait. Au final, ça ne s’est pas fait
et j’ai finalement accepté la proposition de mon pote. J’ai donc recommencé à
écrire des textes qui ont en fin de compte été la base de mon futur zine. Comme
j’avais repris contact avec Val, j’en ai profité pour lui proposer d’écrire
dans Cathodic Overdose avec moi, comme à la grande époque
quoi ! Et puis je ne voulais pas tout écrire tout seul car comme je te
disais, dans nos études de graphisme, sur Torture Oculaire certains
dessinaient super bien, d’autres avaient une bonne plume, mais moi j'étais
plus doué pour la mise en page. C’est cette partie qui m’intéressait plus
que l’écriture à la base.
-VS :
Et comme moi je suis plutôt nul dans la mise en page je dessinais…
-MN : Je sais que les gens n’aiment pas forcément ça mais moi, ça m’a toujours
plu, et les connaissances techniques acquises en formation me permettaient de
faire des choses un peu folles mais assez propres. Enfin, comme je te le
disais, j’ai débuté avec les pochettes CD, les fanzines je ne connaissais pas
trop au début. J’ai découvert ça grâce à Valentin qui ramenait au bahut
ses Everyday is like Sunday. Dans le principe de
création du zine, pour Cathodic Overdose, au début, on faisait tout à la
main avec ma copine et ça me plaisait vachement mais je me suis rendu compte
que si tu veux commencer à diffuser un peu plus, ça devient compliqué. Pour
arrêter de coudre tous les exemplaires à la main et éviter les impressions pas
toujours nickels, Valentin m’a conseillé de contacter l’association Sin’Art. Corrections
orthographiques, impressions, avance des frais… J’étais vraiment intéressé par
le fait de tirer le zine vers le haut, l’emmener vers autre chose.
-VS : Ils te font la promo aussi, le principe est quand même intéressant.
-MN : Au
final j’étais content même si j’ai eu un peu peur de « perdre » mon
fanzine, le côté personnel surtout. Donc j’ai décidé de ne pas continuer avec
Sin’Art. Maintenant, avec Emilie [Girard, sa compagne], on a notre association,
qui s’appelle Ours, et avec laquelle on va essayer, en faisant du
dépôt, de réinvestir l’argent dans le financement d’autres fanzines qu’on
apprécie.
-VS : Ils l’on fait déjà pour une partie du n° 6 de La Fraîcheur des Cafards.
-MN : À
la base, avec Emilie on faisait de la sérigraphie et des fanzines illustrés,
qui n’avaient rien à voir avec le cinéma, on les déposait en librairie où ils
se vendaient plutôt bien, qu’ils coûtent 2, 4 ou 5€. Comme on devait faire des
factures, il fallait qu’on monte une asso. On l’a créée, on a incorporé Cathodic
Overdose pour récupérer l’argent et le réinvestir dans d’autres
impressions. Petit à petit on s’est dit que ce serait sympa de faire d’autres
fanzines, de mettre de l’argent ailleurs, on faisait ça aussi avec des vinyles.
Donc le projet c’est de faire de la microédition et de la distribution, mais je
ne me bouge pas assez pour l’instant… par contre j’ai déjà du stock.
-VS : C’est un beau projet ça.
-MN : Pour
revenir à Cathodic Overdose, par rapport aux personnes qui collaborent au
fanzine, comme disait Val, ils font ce qu’ils veulent. Quand tu connais les
gens avec qui tu travailles, que tu as des atomes crochus avec eux, tus ais que
le zine sera agréable, quoiqu’ils racontent. Par exemple, Augustin Meunier de Black Lagoon
et du site Toxic
Crypt, voulait parler des Tortues Ninjas. Il ne pouvait pas le faire
ailleurs et j’étais super content qu’il me le propose pour mon troisième numéro
parce que je savais que ça lui faisait plaisir.
Le
fanzinat actuel
-VS : On ne pensait pas qu’il avait un
microcosme aussi riche. Moi c’est à partir du moment où je me suis créé une
page Facebook pour La Fraîcheur des Cafards. Non seulement j'en ai vendu plus mais aussi, en me créant des
liens, je me suis rendu compte qu’il y avait beaucoup de gens qui bossaient
là-dessus.
-MN : On
avait peut-être conscience qu’il se passait des choses mais on ne le voyait pas avant de contacter les gens par
facebook. À Besançon, je crois qu’il n’y a pas de librairie où trouver des
fanzines spécialisés dans le cinéma. C’est en arrivant à Lyon plus tard
finalement que j’ai commencé à découvrir tous les titres et à en collectionner
certains… c’est que j’avais pour ma part du retard à rattraper.
-VS : Au niveau de ce qu'on trouve actuellement je trouve que Chéribibi c’est vraiment cool, super éclectique, super pointu.
Trash Times, c’est vraiment de la bombe aussi.
-MN : Oui,
trash Times c’est clairement l’un des tous meilleurs zines à plusieurs niveaux.
-VS : Après
t’as tous les grands anciens.
-MN : Comme Vidéotopsie.
J’en profite pour dire que
j’ai adoré le spécial Amityville, ultra personnel et du coup assez touchant. Et
puis dans les bons titres, il y a aussi Black Lagoon maintenant,
qui est arrivé avec ses gros sabots et son esprit mauvais garçon… C’est
probablement une histoire de génération mais les thématiques abordées me
parlent vachement et l’humour du zine ne l’empêche pas d’être assez pointu.
-VS : Pareil, c’est bien mon esprit, je m’y retrouve aussi beaucoup, avec des sujets qui me
parlent davantage.
-MN : Oui ça change un peu des trucs italiens qui nous parlent moins car
on n’a pas forcément grandi avec. Ça fait du bien d’avoir des choses qui nous
parlent plus à nous, à notre génération. C’est complémentaire avec un fanzine
comme Médusa qui reste plus érudit mais tout aussi indispensable. Et
puis dans le même esprit, au-delà des fanzines il y a aussi les bouquins de
Damien Granger qui sont cools [B-Movies Posters],
je ne sais pas s’il serait content d’entendre ça mais je vois ses projets un
peu comme du fanzine de luxe en fait.
Comment se positionnent La Fraîcheur des Cafards et Cathodic Overdose, les sujets abordés
-VS :
Personnellement je m’en tape de comment on est par rapport aux autres. Je fais vraiment mon petit truc dans mon
coin.
-MN : Je
pense que le fait d’être « les petits derniers » ça nous force quand
même à faire les choses bien. Quand tu vois la production actuelle ça te pousse
à faire les choses correctement, ne serait-ce que par respect pour ce que les
prédécesseurs ont apporté.
-VS : Tu penses qu’il y a une émulation ?
-MN : Oui.
Quand tu vois la qualité des derniers numéros des fanzines comme Médusa
ou Vidéotopsie…
Je pense qu’il y a inconsciemment un échange générationnel qui te tire vers le
haut. C’est un peu comme des oncles dont tu voudrais faire perdurer l’héritage.
-VS : C’est vrai aussi, ça te pousse vers l’avant.
-MN : Sinon, à propos des sujets qu’on traite, j’aime
bien le fait qu’on assume le côté culture populaire transversal, en allant même
jusqu’au jeu vidéo. Par exemple le sujet sur le CD-i dans le troisième Cathodic
Overdose c’est ce qui m’a fait le plus tripper à écrire.
Comme on disait, nos références sont dans le même
délire, Everyday is Like Sunday en premier. Ce ne sont pas que des fanzines
ou des magazines amateurs, c’est plus des carnets de bord, un peu comme un
journal intime en fait.
-MN : Oui,
d’ailleurs on parle moins de choses techniques ou d’histoire que d’autres
zineux. C’est des choses qu’on maîtrise moins. On est plus dans le ressenti,
dans le feeling… Notre amour pour cette culture, elle vient des découvertes de
films mais aussi de ces séries, de ces jeux, de ces livres… Tout est lié et au final le rapport qu’on
entretient avec les univers dont on parle sont plutôt persos. Ce qu’un film me
rappelle, ce qu’il me dit et dans quel état il me met, c’est pour moi plus
important que le film en lui-même. On est donc forcément moins encyclopédiques…
Projets
-MN : Un projet qui aurait été cool c’était peut-être de faire un splitzine ensemble.
-VS : Ouais, on voulait faire un numéro double, comme ils l’ont fait avec Délivrance et
Everyday is Like Sunday.
-MN : Maintenant, nos deux fanzines sont assez proches l’un de l’autre, ce
ne serait peut-être pas vraiment intéressant de séparer en deux parties…
-VS : On
a aussi parlé d'éditer un truc tiré de Monsters Squad. C’est
complètement à notre portée. On pourrait réécrire deux ou trois trucs chacun,
trier un peu dans les textes qu'on a déjà... En tout cas j’ai envie que ce soit
édité, c’est toujours plus agréable de lire sur papier. Et plus satisfaisant,
parce que ça existe, c'est un objet.
-MN : Oui,
personnellement, quand j’écris pour Monsters Squad je pense
qu’un jour il y aura une sortie papier. Un zine, ça vit autrement qu’un blog et
tu peux te faire plus plaisir avec le format papier, même si sur un site on essaie
de faire de belles choses… Je pense que Monsters Squad est
quand même beau et propre… Je suis content… Mais c’est différent.
-VS : Pour une date anniversaire on pourrait faire ça.
-MN : Pour le prochain Cathodic
Overdose, je visais normalement une sortie en octobre 2018 mais ça sera
trop compliqué donc on verra. Début 2019 ma parait plus probable. Avec Valentin
mais aussi Damien [Granger], on va faire un gros dossier sur les filmographies
croisées de Brian Yuzna et Stuart Gordon. Cela a été vu et revu mais bon, encore
une fois ça fait partie de notre ton aussi. Là où c’est intéressant,
pour Médusa par exemple, d’aller
chercher certains films, d’aller gratter, nous justement, vu qu’on n’a pas les
compétences ou la capacité à gratter autant, on parle de choses moins
surprenantes. Donc on fait du Yuzna et du Gordon, on parle de Ré-Animator pour
la 140ème fois mais voilà… Les gens ne vont probablement rien apprendre…
-VS : Peut-être, on ne sait pas.
Moi j’avais fait un dossier sur Carpenter [in La Fraicheur des
Cafards n° 3] parce que j’avais envie de le faire et il a été
plutôt bien reçu. Donc pour ce dossier-ci, Matthieu va traiter tous les films
de Gordon et moi de Yuzna.
-MN : Voilà, on trouvait l’idée
rigolote comme on est souvent associés et que c’est un peu pareil pour ces deux
réalisateurs.
-VS :
Pour le prochain La Fraicheur des Cafards, comme je suis papa depuis peu, je
suis assez occupé, mais j’ai déjà mon sommaire.
-MN : Il y a un autre projet
aussi, un nouveau fanzine d’un mec qui a un blog, il voulait bosser avec des
gens et donc il nous a proposé d’y participer. Je pense que le fanzine peut
être bien cool.
-VS : J'ai réalisé la couverture et aussi fait quelques illustrations et chroniques. Il y aura notamment un dossier sur Corman, et ça sera branché surf rock !
-MN : Ensuite, avec Valentin à
terme, on aimerait bien faire un bouquin sur les monstres. Ce qui nous faisait
triper c’était le livre de Jean-Pierre Putters, Les 101 monstres
ringards…
-VS : C’est un peu notre bible en commun.
-MN : On voudrait un peu faire ça comme un hommage,
réactualisé, car c’est un sujet qui nous a marqué quand on était petits et qui
nous a plongé dedans.
Et puis un autre projet, encore loin, mais qui me
tient vraiment à cœur c’est un truc spécial Chair de poule, genre un gros projet sur tous les
supports sur lequel l’univers de R.L. Stine a existé : les livres, les jouets,
la série, les jeux-vidéo…
-VS : Avec ça on aimerait faire un big truc. Peut-être un fanzine commun ou un
hors-série.
-MN : C’est clair que ne sera pas
un « vrai » livre, mais quelque chose de quand même 150 ou 200 pages.
Je pense que ce serait bien d’y convoquer des gars comme Adrien
[Vaillant, Perdu dans la 5ème dimension], Augustin [Meunier, Toxic Crypt], Lemmy [Lemonhead, Film Reels From Outer Space]...
-VS : Des gens de la même
génération que nous et qui, comme nous, ont grandi avec cette collection et
qui se sont ouverts à l’horreur en partie grâce à elle.
-MN : Il y en a qui ont eu Gore, nous on a eu Chair de poule !
-VS : De mon côté je travaille
aussi depuis super longtemps sur un fanzine que j’aimerais sortir et qui
comporterait mes nouvelles, un petit format. J’ai même le titre :
Sphincters. J’espère qu’il sortira un jour.
Un super grand merci à Matt et Val pour leur disponibilité, leur enthousiasme et leur implication dans cet entretien.
cette interview est très sympa.... merci à tous ... eric
RépondreSupprimerCet interview ... l'apéro s'est prolongé
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