mercredi 23 novembre 2016

Cinémagfantastique n° 9


Le Cinémagfantastique n° 9 est sorti depuis quelques jours déjà. 
Au menu : un décryptage de la bombe de festivals Grave, du remake de Blair Witch (et de sa franchise) et du dernier Burton (Miss Peregrine et les enfants particuliers), des previews à la pelle, un dossier central consacré aux relations souvent tumultueuses qu’entretiennent le cinéma et le jeu vidéo et plein d’autres surprises...
64 pages couleurs en format A4 à commander ici et aussi dans la petite boutique de Médusa.

jeudi 17 novembre 2016

Rush International


Fanzine de Dominique Gacoin dont le premier numéro date de 1979 et qui était annoncé comme bimestriel. Autres fanzines du même éditeur:
Brume Fantastique, Horror Movies, Pyranas7, Scrib'Scop' et Clap Ciné et Dimension7 qui englobera tous ces titres.

Format A4.

Sommaire du n° 2: Dossier Vincent Price - La Fête du fantastique 1979 - Auto-portrait Yvon Cayrel.



jeudi 3 novembre 2016

La Cinémathèque de Toulouse : entretien avec Joelle Cammas

A la recherche de toujours plus d'informations sur les fanzines c'est grâce à des personnes comme Joelle Cammas que ce blog a pu s'enrichir régulièrement de nouveaux titres pour proposer un index dépassant aujourd'hui les 250 titres.
C'était il y a 2 ans, Joelle, documentaliste à la Cinémathèque de Toulouse, me contactait afin de me fournir très gentiment des scans de couvertures pour un fanzine. De mon côté je lui proposais de lui envoyer quelques doubles afin qu'ils intègrent le catalogue des périodiques de la bibliothèque de la CinémathèqueAinsi commença une correspondance et des échanges réguliers.
En lui proposant de répondre à mes questions j'ai voulu qu'elle nous explique comment fonctionne cette cinémathèque si particulière, qui s'intéresse au cinéma alternatif et au fanzinat.



-Peux-tu nous présenter en quelques mots La Cinémathèque de Toulouse? Quelle fonction y exerces-tu? Avez-vous des liens avec d'autres cinémathèques et notamment avec La Cinémathèque française qui se trouve à Paris?

La Cinémathèque de Toulouse est une association qui a été fondée en 1964, par Raymond Borde soutenu par toute une équipe de cinéphiles. Ils avaient pour ambition de constituer une collection de films à Toulouse, bien qu’il existe déjà une Cinémathèque à Paris. 
Ses deux missions principales sont la conservation et la diffusion du patrimoine cinématographique, y compris régional. Elle entretien des liens privilégiés avec La Cinémathèque française et les autres cinémathèques en France (notamment L’Institut Jean Vigo à Perpignan). Elle est membre de la FIAF (Fédération internationale des archives du film) depuis 1965, ce qui lui a permis de collaborer avec les autres cinémathèques et archives de film au niveau international, et de bénéficier par exemple de dons de divers types de documents (films, photos, affiches, ouvrages, revues). Pour en revenir aux liens avec La Cinémathèque française, il y a des collaborations à plusieurs niveaux: programmation, collections (échanges et dons de documents), catalogue  commun (Cinéressources pour le non film, catalogue du CNC pour les films), projet d'une nouvelle plateforme  nationale piloté par La Cinémathèque Française et le CNC, Centre national de la Cinématographie, à l'élaboration de laquelle nous participons activement. Ce projet tout à fait innovant en Europe regroupera les collections film et non film sur le cinéma en France.

Pour ma part, je suis documentaliste à la bibliothèque de La Cinémathèque depuis 2002, responsable du fonds des périodiques et des catalogues de festivals.

-Vous proposez diverses expositions, comme dernièrement celle sur les revues populaires de cinéma en France. Tout provient uniquement de vos collections ? Les expositions se font-elles de manière régulière ?

L’exposition « Vedettes en série : les revues populaires de cinéma en France (1920-1970) » a été organisée par la bibliothèque en collaboration avec le service iconographique de la Cinémathèque. Les revues exposées proviennent uniquement de nos collections. C’est d’ailleurs la première fois que la Cinémathèque organise une exposition basée entièrement sur les fonds conservés à la bibliothèque. Nous avons choisi de mettre en avant les revues populaires car elles permettent de mesurer l'évolution du culte de la vedette tout au long d'une grande partie du 20è siècle: des années 1920 avec le cinéma muet, en passant par l'âge d'or hollywoodien (1930 à fin 1950) et ses stars glamours, pour finir vers la fin des années 60 avec la libération sexuelle. De plus, elles  bénéficient d’une richesse iconographique exceptionnelle. Il faut savoir que notre fonds est conséquent: on compte plus de 150 titres de revues populaires, françaises mais aussi étrangères. Nous avons sélectionnés 12 titres au total, parmi lesquels: Pour vous, Cinémonde, Cinémagazine, Mon ciné, Ciné-revue, Ciné-Miroir.
En ce qui concerne les expositions en général, elles sont organisés par mes collègues documentalistes du service iconographique de La Cinémathèque, tous les deux mois environ. Les photographies et les affiches sont exposées la plupart du temps, plus rarement les appareils de cinéma. Tous les documents proviennent de notre fonds.


-Vous organisez aussi un festival assez particulier, l’Extrême cinéma, qui en est à sa 18ème édition cette année. Ce festival  a-t-il toujours été associé à la Cinémathèque?

L'histoire du festival est liée à plusieurs personnes : Franck Priot, Frédéric Thibaut, Alex Masson,  Franck Lubet.
Avant « Extrême cinéma », il y avait le rendez-vous « Les faubourgs du cinéma » qui a démarré en 1994, sur une initiative de férus de cinéma bis: Franck Priot, Frédéric Thibaut, Alex Masson. En toute indépendance, ceux-ci sélectionnaient des films issus de la collection de la Cinémathèque, et les programmaient pour un rendez-vous hebdomadaire .
Puis en 1999, le rendez-vous s'est arrêté et a été transformé en festival annuel. Ensuite, Franck Lubet est arrivé peu de temps après à la Cinémathèque de Toulouse. Il est alors venu renforcer l'équipe programmatrice du festival. Aujourd'hui « Extrême cinéma » est porté par Franck Lubet et Fredéric Thibaut.

-Comme toute cinémathèque celle de Toulouse propose aussi des projections. Votre programmation est centrée sur un genre particulier ou bien vous proposez un peu de tout ? Y a-t-il des attentes particulières du public de la région ?

La programmation ne se limite pas à un genre en particulier. Tous les thèmes sont abordés. Pour vous citer des exemples: le dogme en 2015, cycle sur le cinéma policier français découpé en deux parties (du cinéma muet aux années 40, des années 50 à nos jours) en 2016, la justice en 2017.
Les rétrospectives sont également très représentées: celle sur Abel Ferrara vient de se terminer, précédemment en 2016 il y a eu une rétro consacrée à Martin Scorsese et Marco Bellocchio. Si on remonte à 2015, celle sur Stanley Kubrick a eu beaucoup de succès. En juin 2017, un cycle sera consacré aux frères Coen.


-Votre fonds est composé de films mais aussi de livres, de revues et même de fanzines. Peux-tu nous donner quelques chiffres, quelques statistiques (c’est toujours bien les statistiques)?

Le fonds de la bibliothèque de La Cinémathèque de Toulouse est composé de divers types de documents essentiellement consacrés au cinéma:  15000 ouvrages, 72000 dossiers de presse papier, 1550 titres de revues françaises et étrangères,  environ 6500 titres de films (en DVD et en VOD: catalogue d'Arte Médiathèque numérique). Nous avons aussi depuis 2015 le poste de consultation multimédia Inathèque, qui permet de visionner des films numérisés par le CNC (environ 7000) et les archives numérisées de la télévision et de la radio au titre du dépôt légal.
La bibliothèque reçoit 1700 lecteurs environ à l'année, principalement des chercheurs, étudiants en cinéma, journalistes. Elle est ouverte du mardi au samedi de 14h à 18h, le jeudi jusqu'à 19h30.
Tout est  consultable sur place, donc pas d'emprunt. 
En ce qui concerne les autres documents collectés par La Cinémathèque de Toulouse, il y 45000 copies de film (de 1908 à nos jours), 75000 affiches de cinéma (1ère collection en France), plus de 500000 photographies, 2500 scénarios, des fonds d'archives, le tout conservé au Centre de conservation et de recherche de La Cinémathèque situé à Balma, à la périphérie de Toulouse. Certains de ces documents sont consultables sur demande, et sur rendez-vous.

-Si on regarde votre catalogue en ligne, dans le répertoire des périodiques on trouve donc non seulement des revues de cinéma, mais aussi une belle collection de fanzines. Pourquoi et depuis quand date cet intérêt prononcé de la Cinémathèque pour ce genre de publications?

La Cinémathèque s'intéresse depuis ses débuts au cinéma de « la marge » (cinéma bis, cinéma érotique et pornographique, cinéma underground). Elle possède notamment un fonds important  de films de ce genre.
Comme Raymond Borde (fondateur de La Cinémathèque de Toulouse) le concevait, tout document ayant trait au cinéma a sa place dans une cinémathèque, même des publications d'amateurs.  Nous considérons les fanzines comme des revues à part entière. C'est vrai qu'ils contiennent des mines d'informations, proposent des dossiers thématiques sur des sujets peu exploités, des filmographies dédiées à des acteurs ou cinéastes cultes du cinéma bis souvent dénigrés ou oubliés par la presse cinématographique « classique ». On y trouve aussi des interviews rares d'acteurs et réalisateurs, des chroniques vidéos (vhs, dvd…), des critiques de films. Nos premiers fanzines datent des années 1970, et nous comptons plus de 50 titres. Parmi nos collections les plus importantes il y a Ciné Zine Zone et Monster bis.

-Avez-vous une politique d'acquisition particulière pour les fanzines et les revues? Des critères spécifiques? 

Notre collection de revues françaises est plutôt exhaustive: on retrouve les revues critiques (Cahiers du cinéma, Positif, Jeune cinéma…), d'analyse (Trafic, L’Art du cinéma), d'histoire du cinéma (1895), celles destinées aux professionnels (Ecran Total, Film français, publications du CNC), les revues  thématiques (Mad Movies, L’Ecran fantastique, Images documentaires, cinémas d'Amérique latine…) et j'en passe. 

Notre budget d'acquisition étant en baisse, nous avons du réduire nos abonnements à des revues étrangères et se concentrer essentiellement sur les publications francophones.
Pour les fanzines, je sélectionne ceux que je juge les plus intéressants. Il n'y a pas d'exhaustivité,  notre budget étant très limité, cela laisse une petite place aux fanzines. Je peux t'en citer certains que nous suivons particulièrement: Ciné-Bazar, Darkness fanzine, Miroir noir, Médusa, PeepingTom, Toutes les couleurs du bis.
En tout, nous avons une cinquantaine d'abonnements. Nous acceptons les dons et nous recevons régulièrement des propositions de particuliers qui peuvent nous intéresser. Donc si vous souhaitez donner  des fanzines ou autres revues à la bibliothèque, nous sommes preneurs !

-Justement si je suis un fanéditeur ou un collectionneur et que je veux vous envoyer des fanzines, comment dois-je procéder?

Il suffit de prendre contact avec moi. Comme je te le disais précédemment, la bibliothèque accepte les dons. Dans ce cas, le fanzine une fois reçu sera inventorié et référencé dans notre catalogue Ciné-ressources, au même titre que les autres périodiques de notre fonds, il sera ensuite consultable par le public.


-Quel est la procédure pour avoir accès à votre fonds. Comment faire pour consulter des publications?

Notre fonds est répertorié dans le catalogue Ciné-Ressources à l'adresse suivante : http://www.cineressources.net/repertoires/repertoires.php?institution=TOUL.
Celui-ci regroupe les collections de périodiques de La Cinémathèque française et de La Cinémathèque de Toulouse. Ensuite, si vous souhaitez  consulter les fanzines et les autres revues, il suffit de vous rendre sur place à la bibliothèque.

-La numérisation se fait maintenant dans beaucoup d'institutions, avez-vous également un projet mis en place? Privilégiez-vous un support plutôt qu'un autre?

Pour la bibliothèque, nous avons numérisé cinq périodiques en 2012 grâce à des subventions spécifiques du ministère de la Culture et de la région Midi-Pyrénées : il s’agissait de Pour vous et des revues régionales Ciné-Théâtre, Bordeaux ciné, Sud-ouest spectacles et Toulouse spectacles. Ces revues sont tombées dans le domaine public et par conséquent ne posent aucun problème d'ordre juridique. Ces financements se sont arrêtés, nous n'avons donc plus les moyens de poursuivre ces projets de numérisation.
Les affiches sont aussi numérisées, grâce aux aides financières de l'État et de la Région. Au total on compte aujourd'hui 4000 affiches numérisées par La Cinémathèque de Toulouse depuis 2008, nombre inégal par année en fonction du budget.  Il n’y a eu pas eu de numérisation d’affiches en 2015 , par contre un lot de numérisation de 100 affiches est en préparation pour 2016. Celles-ci sont aussi consultables sur le catalogue Ciné-Ressources mais uniquement à partir des postes de la bibliothèque de La Cinémathèque de Toulouse, de La Cinémathèque française et de l'Institut Jean Vigo.
En ce qui concerne les films, c'est une autre histoire. La Cinémathèque vient de s’ équiper d’un scan, ce qui marque une avancée  dans  la politique de numérisation de notre institution. Le premier objectif est de gérer une urgence de conservation et de sauvegarde d’un ensemble de longs métrages 35 mm très abîmés par le temps et qui affichent le syndrome du vinaigre.

On peut parler aussi de l'appel à collecte des films amateurs lancé par La Cinémathèque de Toulouse en 2012. Ces films sont conservés et numérisés, une copie en DVD est fournie aux déposants.
Ces dernières années, il y a aussi eu quelques restaurations numériques de films, financés  par le CNC ou menées en partenariat avec des cinémathèques, des producteurs ou des distributeurs. Certains de ces films ont été édités en DVD en partenariat avec Carlotta ou Studiocanal (La vendeuse de cigarettes du Musselprom de Iouri Jeliaboujski , La Grande Illusion de Jean Renoir, Verdun visions d'Histoire de Léon Poirier, «La Grève» de S.M Eisenstein, La Campagne de Cicéron de Jacques Davila, Les Misérables de Henri Fescourt, Le Soldat Laforêt de Guy Cavagnac). 

-Personnellement tu préfères lire sur du format papier ou du format électronique? D'ailleurs, lis-tu des fanzines (tu as le droit de répondre non).

J'apprécie la lecture sur du format papier, je suis née avec le format papier et j'ai besoin de lire un magazine ou un livre sur un support physique, cela permet de feuilleter, d'avoir un vrai contact avec le document. Lire sur un ordinateur ou une tablette n'est pas confortable, on doit être en permanence devant un écran. J'aime bien y décoller les yeux de temps en temps. Après, il m'arrive de lire des articles de la presse ciné ou généraliste sur internet, comme beaucoup de monde.
A propos des fanzines, je l'avoue, je les parcours davantage que je ne les lis! Il m'arrive quand même de lire quelques articles, notamment des interviews ou des dossiers thématiques. Il est vrai que je ne suis pas une fanatique de cinéma bis même si je vais voir quelques films, notamment au festival extrême cinéma, car cela me permet de faire  des découvertes.

-Tu peux nous dire quels sont les projets en cours de la Cinémathèque? Peut-on rêver qu’une expo sur les fanzines voit le jour ?

Il y a beaucoup de projets à La Cinémathèque de Toulouse. Pour la bibliothèque, le prochain chantier à venir est l'intégration de ses principales collections complètes de périodiques (environ 500 titres) dans le catalogue du SUDOC (catalogue des bibliothèques et centres de documentation de l'enseignement supérieur et de la recherche).
Nous avons aussi pour objectif de réaliser une exposition par an à partir de nos collections, la prochaine sera sur les films racontés et les romans photos.
Nous envisageons aussi de faire une exposition sur les fanzines par la suite, pourquoi pas dans deux ans pour les 20 ans d'Extrême Cinéma, ce serait une belle occasion de fêter l'événement !
Au niveau des collections films, il y a le projet démarré en 2012 « Mémoires Filmiques Pyrénées-Méditerranée », en partenariat avec L'institut Jean-Vigo à Perpignan autour de la mémoire filmique des régions Languedoc-Roussillon, Midi-Pyrénées et Aquitaine, ainsi que de la Catalogne et des Baléares. Le but est avant tout de (re)trouver les films que les particuliers, entreprises et/ou associations ont encore en leur possession, mais qui sont souvent entassés dans des caves humides ou dans des greniers, afin de les conserver dans les meilleures conditions et de les numériser.
Une sélection de films est disponible sur le site suivant : http://www.memoirefilmiquedusud.eu/

Un tout grand merci à Joelle d'avoir pris le temps de répondre à ces questions, et aussi pour son aide.

http://www.lacinemathequedetoulouse.com/


mardi 1 novembre 2016

Vidéotopsie 18 en précommande


Le prochain Vidéotopsie (n° 18) qui arrivera aux alentours de fin décembre/début janvier sera un spécial Amityville. Les précommandes peuvent se faire dès maintenant avec les frais de port offert jusqu'au 1 décembre. Toutes les infos sur le blog du fanzine: