vendredi 6 mars 2020

Entretien avec Jérôme Ballay et Augustin Meunier

A première vue, il n'y a pas beaucoup de points communs entre Jérôme Ballay et Augustin Meunier : l'un est chevelu, aime le métal, les slashers, les chats et les tortues qui bouffent des pizzas. L'autre est beaucoup moins fourni en poils crâniens, aime le rock italien, les comics et le bis rital.
Et pourtant, suite à leur rencontre lors d'un festival ciné et après avoir participé à des fanzines de potes (comme rédacteurs mais aussi en tant que maquettiste pour Augustin), ils se lancent et créent leur propre fanzine pour, en 2017, sortir le premier numéro de Black Lagoon.

Après 3 numéros et avant un quatrième qui s'annonce courant octobre 2020, c'était le bon moment pour interroger Augustin et Jérôme sur leurs débuts, leur façon de travailler et leur approche du fanzinat :

-Comment vous êtes-vous rencontrés ? Pourquoi et à partir de quel moment vous vous êtes dit : « Faisons un fanzine » ?

Jérôme Ballay : C’était sur Facebook, à une époque pourtant pas si lointaine où il était encore possible de parler de tout et n’importe quoi cinématographiquement parlant sans se prendre une volée de bois vert ou se faire traiter de bisseux réacs. On en est venus à parler, je ne sais plus trop comment, du Continent des hommes-poissons de Sergio Martino, on s’est déclaré notre amour commun pour ce film et voilà, quelques mois plus tard, juste après l’édition 2015 du Bloody Week-End, on a projeté comme ça de se lancer nous aussi dans l’aventure du fanzinat. Logique en quelque sorte que notre premier numéro soit justement consacré… aux hommes poissons.

Augustin Meunier : Yep, on avait commencé à bavasser de notre passion pour les monstres aquatiques, et puis de fil en aiguille on s’est mis à causer quasiment de manière quotidienne. Pour ça, ça n’a pas changé. [rires] On a vu au Bloody 2015 que ça collait bien humainement et je dirais que vers juin ou juillet de la même année Jay m’a fait part de son idée de monter un zine. A ce moment-là, je songeais depuis quelques temps, environ six mois, à faire une version papier de mon site Toxic Crypt, donc l’envie de passer au format fanzine me titillait de plus en plus sérieusement. Et comme on a très vite remarqué que nos visions sur nos projets respectifs étaient très similaires, on a décidé de s’allier plutôt que de sortir, chacun de notre côté, un zine qui serait identique à celui de l’autre.

-C’était clair au départ dans quelle direction vous vouliez aller ? Dans l’édito du n° 1 vous écrivez ceci : « Notre priorité : que ce zine rappelle au premier coup d’œil l’atmosphère magique et tape-à-l’œil des magazines américains comme Famous Monsters of Filmland… ». C’est toujours le cas ?

JB : Notre priorité quand nous avons imaginé le fanzine c’était d’avoir avant tout quelque chose qui rappelait ces vieux magazines américains pleins de monstres iconiques et de grosses bestioles en tous genres. Un mag old-school en somme, chose que nous ne retrouvions plus à travers les revues professionnelles. Pas que ces dernières étaient mauvaises, loin de là, juste qu’elles ne nous convenaient plus. Peut-être parce que le cinéma de genre actuel n’est plus aussi attrayant à nos yeux qu’auparavant. Quant à savoir si cela est toujours d’actualité… plus que jamais, l’ami, plus que jamais.

AM : Je suis d’accord, notre manière de voir le fanzine n’a pas fondamentalement changé, même si elle a bien sûr évolué entre le premier et le troisième numéro. On reste toujours attachés à ce sentiment à l’ancienne, à cette vision américaine, à cet enthousiasme pour ce cinéma-là, mais je dirais qu’elle ne passe plus nécessairement par l’aspect visuel. Au moment du premier numéro, je commençais tout juste à marcher à peu près droit avec Photoshop, c’était plus facile pour moi d’avoir un modèle visuel auquel me référer. Vu qu’on savait qu’on allait opter pour le noir et blanc pour des questions de coût, Famous Monster of Filmland était le choix logique. C’est un mag’ en noir et blanc, et on y trouvait un amour sans fin pour les monstres, qui étaient placardés çà et là un peu partout. C’était communicatif, c’était le macabre joyeux. C’était ce qu’on voulait, le côté un peu fête foraine, fiesta d’Halloween. On retrouve toujours ça dans Black Lagoon, suffit de voir le dossier sur Don Glut pour s’en convaincre, des tonnes de créatures à l’ancienne y sont de la partie. Mais j’espère que le style s’est affiné avec le temps et que nos influences du début sont de moins en moins voyantes (sourire). Par contre, au niveau du contenu, je pense que nous avons dérivé progressivement du monster mag vers le zine branché Série B et producteurs indépendants. Ça ne change pas grand-chose dans les faits vu que les deux se croisent constamment, mais je pense que nous nous attachons désormais plus aux créateurs qu’aux créatures. Ce n’était pas le cas au tout début, nous réfléchissions plus en termes de thématiques que désormais.

-Comment s’organise le travail entre vous, qui fait quoi, côté rédactionnel (avec les collaborateurs) et côté logistique.

JB : Après le tâtonnement logique des deux premiers numéros, maintenant nous procédons de manière beaucoup plus simple : Augustin et moi-même décidons des sujets que nous voulons chacun traiter, puis nous demandons à nos collaborateurs (Adrien Vaillant, Thierry Augé et David Didelot pour ne pas les citer) ce qu’ils aimeraient faire. Une fois la totalité des textes récupérés, nous relisons quatre ou cinq fois ces derniers, histoire de ne pas passer sur d’éventuelles coquilles ou fautes de frappe (même si on en trouve toujours après… Grrrr), Augustin s’attelle à la mise en page puis on vérifie et revérifie tout avant d’imprimer. Une fois le machin sous la main et un peu de promo sur les réseaux sociaux (merci au passage à tous les copains pour les partages), je m’occupe personnellement des envois.

-Avec Black Lagoon on est loin de la manière de faire très artisanale des fanzines du siècle passé. On est, niveau mise en page et production en tout cas, plus proche des revues pro. Certains parlent d’ailleurs parfois de « prozine » et disent que ce n’est plus vraiment du fanzinat. Vous en pensez quoi ? Et vous vous situez où ?

JB : A mon sens, Black lagoon reste du fanzinat pur et dur. A l’heure actuelle n’importe qui peut sortir le même genre de revue. A part rédiger des textes, nous n’y connaissions absolument rien dans la conception d’un fanzine avant de nous lancer. Augustin s’est pris de passion pour Photoshop, a bossé jour et nuit pour dompter le bestiau, a dû refaire au moins 30 ou 40 fois sa toute première page avant d’être à peu près satisfait (ouais, il est un peu beaucoup perfectionniste le gaillard) tandis que de mon côté je récoltais toutes les infos nécessaires à la commercialisation du produit. Donc franchement si nous, nous sommes parvenus à le faire, n’importe qui peut nous imiter. En aucun cas nous ne sommes des « pros » ; donc parler de prozine…

AM : Perso cela ne me dérange pas que certains parlent de prozine, car je sais qu’ils le disent comme un compliment. Maintenant, en termes de tirage, de façon de faire et d’organisation entre nous, on est très loin des mags pros. On n’a même pas fait de groupe privé pour faire voyager les informations entre nous, c’est dire. J’en suis encore à aller voir les uns et les autres séparément pour faire passer les informations. [rires] Et puis, dans ta question, tu parles « du siècle passé », mais si la technologie que nous avons entre les mains, ainsi que les facilités d’impression, avaient été disponibles dans les années 80, je suppose que collage et agrafage aurait volontiers été abandonnés et que tous les zines se seraient parés de contours plus pros. On a juste la chance de s’y être mis à une époque où tout est plus facile.

-Couleur, reliure, imprimeur, tirage assez conséquent (pour un fanzine),  ça veut dire aussi des coûts plus élevés. Passer par des précommandes (ou le crowfunding comme d’autres le font) c’est indispensable dans le monde du fanzinat actuel ?

JB : Tout dépend des fonds disponibles. Nous avons l’avantage d’être deux donc de nous partager le coût d’un numéro. Et du moment que nous rentrons dans nos frais avec les ventes, c’est bien tout ce que nous demandons. Après il faut savoir fureter un peu partout, chercher l’imprimeur le moins onéreux mais sérieux, jongler au mieux avec les aberrants frais de port de la Poste, etc.

AM : Les précommandes ont surtout l’avantage de donner une idée de l’intérêt que le milieu porte à ce que tu vas sortir. On peut donc faire un tirage en fonction. Maintenant, est-ce que c’est indispensable… Je pense que si tu tires aux alentours de 100 ou 150 exemplaires, c’est tout de même une assurance bienvenue de pouvoir financer une partie de ton zine et limiter les risques financiers. Si tu ne tires qu’à 50 copies, alors c’est peut-être moins nécessaire, car elles finiront par partir quoiqu’il arrive.

-Maintenant les ventes de fanzines passent principalement par le net et un peu par le dépôt-vente. Il y a aussi les conventions et festivals. Vers où va votre préférence ?

JB : Perso j’aime bien les conventions et festivals, c’est toujours sympa d’avoir face à soi quelqu’un qui s’intéresse au fanzine, d’échanger quelques mots en « live » voire de discuter de nos passions respectives.

AM : Pareil, une convention comme le Retro Wizard Day est toujours un bon moment. Ça nous permet de connaître un peu mieux certaines personnes qui nous soutiennent, ce qui est plus difficile lorsque l’échange se fait sur Paypal. En outre, et c’est aussi l’avantage des boutiques qui prennent Black Lagoon en dépôt, les gens peuvent feuilleter le zine, ce qui est là aussi plus difficile à faire sur le net même si on essaie toujours de montrer à quoi ressemble l’intérieur via des photos ou vidéos.

-Comme pour un écrivain ou un dessinateur il y a maintenant des lecteurs qui demandent des dédicaces aux fanéditeurs. Doit-on dire « auteur de fanzine » plutôt que « fanéditeur » ? 

JB : Je me vois surtout comme un mec lambda qui fait du fanzinat alors « auteur de fanzine » ou « fanéditeur » … Un éditeur de fanzine peut-être, histoire de couper la pomme en deux.

AM : Pareil. La différence entre le gus qui publie un zine et celui qui va le lire, c’est que le premier a plus de temps libre que le second. Ou des proches conciliants (sourire). Quant aux dédicaces, je ne les prends pas comme celles qu’un fan demande à son idole, on est plutôt dans le domaine des copains de classe qui signent leurs fardes de géo à la fin de l’année pour avoir un souvenir. Ce n’est pas de l’admiration, c’est de la camaraderie.

-Mis à part sur Facebook, où finalement les commentaires intéressants et constructifs sont plutôt rares, avez-vous des retours, bons ou même moins bons, pour tel ou tel raison ?

AM : Il doit bien y avoir des mauvais retours ici ou là, mais on ne les a pas encore vus… On a bien eu quelques échos, mais rien de méchant. Quant aux retours en général, disons qu’on ne se noie pas dedans mais que c’est une constante dans le milieu d’en avoir assez peu. C’est quelque-chose qui revient assez souvent dans les discussions avec les autres fanéditeurs. Nous avons déjà de la chance d’avoir eu quelques mails encourageants et développés, ainsi que des lecteurs qui demandent fréquemment où on en est, quand sort le prochain… Ca fait forcément chaud au coeur. 

JB : Oui, pour l’instant on est vernis, tous les retours ont été positifs et proviennent en majorité de lecteurs qui nous écrivent directement via Messenger ou par mail. Pourvu que ça dure…

-Entre le BL1 et le prochain BL4 avez-vous changé, corrigé, amélioré des choses ou finalement vous êtes de manière générale satisfaits de ces premiers numéros ?

JB : Alors là, je laisse la parole à Augustin…

AM : Disons que j’ai un regard assez sévère sur les deux premiers numéros, que je trouve ratés à des niveaux différents. J’avais mis beaucoup de moi-même à chaque fois et le résultat que je m’imaginais ne se retrouvait pas dans mes mains à la sortie de l’imprimerie. Pour le premier, j’étais tellement concentré sur mon apprentissage de Photoshop que je n’ai pas remarqué que mes textes étaient mauvais. Pour le second, j’avais cru avoir fait des progrès niveau mise en page, et même si ce numéro est globalement meilleur que le premier de ce côté, j’ai tout de même été très déçu à l’arrivée. J’ai donc changé ma manière de m’organiser, et plutôt que de maquetter les articles séparément, au compte-goutte et en les répartissant sur l’année, je fais tout le zine d’une traite après avoir reçu les textes corrigés. Ça me donne une vue d’ensemble sur le boulot à abattre et la cohérence visuelle s’en trouve renforcée. Pour ce qui est de l’écriture, je relâche un peu la pression aussi, et je me rends compte que mes textes sont devenus bien plus lisibles. Je vais un peu plus vers l’épure, comme visuellement d’ailleurs.


-Quand on lit vos dossiers très bien documentés comme ceux sur Nosferatu à Venise (BL1), Wynorski, Monstervision (BL2) ou encore Don Glut (BL3) on se dit que le travail qu’il y a derrière est considérable. Ce n’est pas trop chronophage ?

JB : Pas vraiment puisque avant tout je fais ça par pur plaisir et non par contrainte. Et puis soyons lucides, nous ne sortons pour l’instant qu’un seul numéro par an, ce qui laisse quand même une marge énorme sur le temps passé à visionner les films que nous traitons ou à rédiger nos textes.

AM : Même chose pour moi, je choisis des sujets sur lesquels je veux en apprendre plus, donc je ne me soucie pas du temps que j’y passe. On est loin de la corvée qui te fait regarder ta montre ou te pousse à compter les semaines. Et puis, c’est très aléatoire, certains dossiers ou articles demandent plus de recherches et de temps que d’autres.

-C’était une condition au départ de proposer des sujets rarement ou jamais traités, ou vous fonctionnez à l’envie du moment et peu importe ce qui a déjà été fait ? 

JB : Nous évitons généralement tout ce qui a déjà été traité maintes et maintes fois. Pourquoi lire et relire toujours les mêmes choses ? Nous nous concertons après chaque numéro, proposons ce que chacun aimerait aborder dans le suivant et vogue la galère ! Nous ne nous penchons jamais sur un sujet que l’on se sentirait en quelque sorte « forcés » de traiter. On choisit ce qui nous plaît du moment que cela n’a pas déjà été trop souvent vu ailleurs, ni trop récemment. Et si vraiment quelque chose nous tient à cœur mais a déjà été lu chez d’autres, nous essaierons toujours de le traiter sous un jour différent.

AM : Nous faisons vraiment en fonction de nos envies, mais c’est sûr qu’on ne va pas se pencher sur un sujet qui vient tout juste de sortir ailleurs. On ne va pas proposer un dossier sur Fright Night ou sur la Fantastic Factory alors que L’Appel d’Azatoth vient d’en publier un, par exemple. Mais si dans quelques années l’envie nous prend et que notre angle n’est pas le même, on ne se privera pas pour autant de le faire. On édite un zine avant tout pour nous, ce qui veut dire qu’on ne se force pas de faire de l’inédit pour faire de l’inédit, et qu’on ne se refuse pas la redite si elle nous tient à coeur.

-On trouve de la musique metal dans BL. Pourquoi pas du hip hop, du reggae, du rock… ?

JB : Vu qu’on tape dans le genre horrifique, j’avais proposé les derniers albums de Jul ou de Nakamura mais mon associé a menacé de venir personnellement m’enfourner les disques en question là où je pense. Depuis il a l’exclusivité de la rubrique.

AM : La menace et le chantage, rien de tel pour qu’un partenaire file droit. Pourquoi seulement du metal et pas tous les genres que tu cites ? Parce que c’est la musique que j’écoute, tout connement. Les autres styles pourraient avoir leur place cela dit, vu qu’on trouve du rap branché épouvante (je pense à Necro), Yannick Maréchal du zine Oraison Funèbre a prouvé que le reggae avait des liens avec le cinoche d’horreur et on trouve du rock ou du punk là encore en rapport avec le genre. Voir les Misfits, Electric Frankenstein... Mais que veux-tu ? Je suis un metalhead et pas qu’à moitié, les deux sujets se marient à merveille, donc c’est de ça que je cause, même si je sais que ça ne plaît pas à tous. Mais il serait impensable pour moi de ne pas avoir une rubrique sur le sujet, c’est trop important à mes yeux et c’est probablement celle que je prends le plus de plaisir à écrire. En outre, ça me permet de rencontrer des gens cools, j’entretiens quelques bonnes correspondances avec d’autres fans depuis le premier numéro.


-Augustin, tu gères Toxic Crypt, qu’est-ce que t’apporte le fanzinat de plus par rapport à ce site ? Qu’est-ce que tu ne pourrais pas, ou ne voudrais pas faire sur ton site que tu fais avec BL ?

AM : Sur l’écriture, il n’y a pas d’énorme différence. Je fonctionne grosso modo de la même manière dans les deux cas, même si je m’adapte un peu sur Black Lagoon – je mets notamment en sourdine mon côté anticlérical un peu plus prononcé sur le site - car je sais que le lectorat n’est pas le même et me connaît moins personnellement, ne saisirait peut-être pas le second degré aussi vite. Et puis, nous tenons tous les deux à ce que le zine reste neutre sur les questions des croyances, de la politique et tout autre sujet tendancieux. On est là pour se détendre et bouffer du loup-garou, pas pour s’emmerder avec ce genre de trucs. C’est plutôt sur l’aspect visuel que Black Lagoon m’apporte beaucoup. Un site, une fois que tu as fait le template, la bannière et quelques boutons ici ou là, tu n’y touches plus jusqu’à une potentielle mise-à-jour. Le zine à l’inverse est plus excitant à faire car tu peux voir chaque numéro comme un recommencement. Donc ouais, je dirai que Black Lagoon me donne l’opportunité de donner de nouvelles formes à ma passion.

-Jérôme, tu avais un blog où tu proposais pas mal de bisseries italiennes dont tu es très friand si je ne me trompe pas. BL te permets un peu d’être dans cette continuité en proposant des articles sur ce genre (ou bien ton associé te freine un peu sur ça) ?

JB : C’est vrai que j’adore le cinéma de genre italien. Mais pas que… et heureusement d’ailleurs. Non, comme je l’ai dit un peu plus haut je traite ce que j’ai envie de traiter, sans me poser de questions. De mémoire Augustin ne m’a jamais muselé ou empêché de travailler sur un article en particulier.

AM : Et je ne vois pas pourquoi je le ferais. [rires]

-On peut s’attendre à quoi dans le futur ?

AM : A la même chose mais en mieux, on espère. Les prochains numéros, du moins les plus immédiats, ne devraient pas trop dévier du style du troisième, autant sur les thématiques que sur la forme. Mais bon, on ne peut jamais prévoir…

- Vous avez des sujets planifiés d’avance pour plusieurs BL ou vous y allez pas à pas, numéro par numéro ?

JB : Des idées on en a à foison, on les note pour de futurs numéros. Le souci c’est que ces mêmes idées se font souvent devancer par de nouvelles.

AM : Les idées vont et viennent, on les met de côté et on voit avec quel autre sujet elles cohabitent bien, comment on peut les rendre complémentaires et faire en sorte que le sommaire soit à la fois varié et cohérent. Mais il n’y a pas vraiment de planning, juste une vague idée, et il nous arrive souvent de changer d’avis au dernier moment. J’avais par exemple commencé à réunir beaucoup d’infos pour un dossier prévu pour le numéro 4, mais il ne sera finalement pas publié dedans, et peut-être même pas dans le cinquième numéro mais plutôt dans le sixième. [rires] C’est comme le dossier Don Glut, ça s’est décidé très tardivement, parce que j’étais tombé amoureux de son parcours en lisant son autobiographie. A l’inverse, nous savions depuis le début ou presque que le deuxième numéro serait consacré à Jim Wynorski, et ce numéro était encore en cours que Jay savait déjà ce qu’il ferait pour les 3 et 4. En fait, il est mieux organisé que moi, c’est une bonne chose qu’il se charge des aspects pratiques du zine à ma place.

Quelques questions en vrac :
-Ce que vous aimez dans le fanzinat :
JB : Etre libre de travailler sur le sujet de son choix.
AM : La Liberté aussi, mais vu que Jay l’a déjà dit, je vais opter pour l’occasion de parler avec des gens qu’on admire. Echanger avec Jim Wynorski et Don Glut, savoir que nos petits zines à la con sont maintenant dans leurs musées personnels, ça n’a pas de prix.
-Ce que vous n’aimez pas dans le fanzinat :
JB : Les bastons régulières avec les services postaux quand ils traitent tes enveloppes comme de la merde ou les boites de livraison style Mondial Bobet qui te livrent les colis que tu as toi-même expédié et qui font semblant d’être demeurés pour éviter de te rembourser les frais de port. Suffit juste d’être plus chiants qu’eux et d’avoir une sacrée dose de patience pour avoir gain de cause.
AM : Je dirais l’aspect promo. Je ne suis pas très à l’aise lorsque vient le moment de nous vendre. C’est délicat et désagréable.
-Combien de fanzines avez-vous lu en 2019 :
JB : Hmmmm… quatre probablement.
AM: Trois.
-Votre BL préféré :
JB : Le 3.
AM : Le troisième, y a pas photo.
-Ce qu’il y aura peut-être un jour dans BL :
AM : Une interview de Satan ?
-Ce qu’il n’y aura jamais dans BL :
AM : Une interview de Jésus. 

Gros merci à Jérôme et Augustin d'avoir pris le temps de répondre à cette interview et encore merci aussi de m'avoir fourni les fichiers PDF des Black Lagoon 1 et 2, des numéros définitivement épuisés mais que vous pouvez donc retrouver ici

Il reste par contre encore des exemplaires du n° 3 (tout en couleur), pour le commander avant qu'il ne soit trop tard, rendez-vous sur le blog ou la page Facebook de Black Lagoon ou encore par mail : fanzineblacklagoon@gmail.com.

3 commentaires:

  1. Super itw, des 2 côtés, interviewer et interviewés. Très très sympa et sans langue de bois. Du pur plaisir de lecture comme pour le zine. Bravo les gars ;) Pascal G.

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